Man nena, je te fais part de mon mystère
Man nena, je te fais part de mes vanités
Man nena, ma vie a été pleine de chimères
Man nena, ma vie a été un parterre d’humiliations
Aussi doux que le chant des cigales au matin
Aussi lugubre qu’un hululement la nuit tombée
Aussi beau que des fleurs qui s’ouvrent au jardin
Aussi fragile que les vibrations d’un tam-tam à une veillée
Mes fils, j’ai allumé des milliers de lampes indigènes
Refusant d’aller sur le mont Horeb, l’autre Rive
Mes fils, j’ai fait fête avec des citharistes
Refusant le rêve absolu, droit à une trêve
A vous mon souffle, les choix de l’architecte
A vous mon souffle, la course sélective de l’athlète
A vous mon souffle, les meilleures batailles
A vous mon souffle, les vertueuses épousailles
Souvenez-vous d’avoir ceint mes reins
Moi n’est que détail illusoire
Souvenez-vous d’avoir vécu mes freins
Moi n’est que richesse ostentatoire
N’a pas de résonnance un seul grelot
N’a pas d’assonance un désordre de mots
Aquarelle vierge pour lui, sommes-nous
Passerelle vers les suivants, resterons-nous
Vivant a été le shéol, pour votre matrice
Présent doit être l’Eden, pour votre bonheur
Onirique est maintenant ma présence
Idyllique doit être votre futur
Portez haut vos suprêmes, éloignez-vous de l’exacteur
Portez haut vos idéaux, gardez-vous de l’enjôleur
Reins, précieux êtes-vous
Reins, princes êtes-vous
…Mon souffle est vous…
(Ode à l’amour d’une mère ayant expiré dans les bras de ses enfants, et morte de suite de violences conjugales)
