LA MELODIE DU REGRET…Partie 1

Partie 1


Depuis les premières notes de cette balade, cette mélodie, je ne peux empêcher mes yeux et mon âme de pleurer. L’on a de cesse de nous seriner : un homme ne pleure jamais, un homme fort et viril ne doit pas et ne peut pleurer. Seulement, l’on ne dit jamais comment se comporter lorsque nous sommes meurtris, touchés par les vicissitudes de la vie.

Je tire vers moi le plateau portant la bouteille de champagne et la flute. Je me verse le nectar dans la coupe, quand je me ravise et décide de boire au goulot. J’en prends deux gorgées et essuie les larmes qui coulent sans cesse, puis me lève et me saisis de la télécommande pour arrêter le lecteur CD ; je suis à bout.


Je croyais qu’écouter Endless Love de Diana Ross et Lionel Richie, me permettrait de guérir les bleus de mon âme et parviendrait à faire fuir le vague à l’âme qui m’habite depuis quelques semaines. Je finis par me redresser et vider le reste de la bouteille d’une traite, avant de me diriger d’un pas incertain vers le bar, manquant au passage de trébucher sur les bouteilles de champagnes vides jonchant le sol de mon salon cossu de Bonanjo.

Je sais, me direz-vous, lorsque vous comprendrez, je suis masochiste. J’ai essayé tant bien que mal de résister, mais je n’ai pu y arriver, tenant à m’en assurer et j’en suis là. Conséquences : depuis quelques jours, je bois plus que d’accoutumée.

DING…DONG…DING…DONG…

– Mais qui est-ce encore ? Grognai-je, exaspéré par tout ce vacarme.

Je ne tiens pas à être dérangé. Je ne suis pas d’humeur à faire la causette, j’aimerais tout simplement que l’on me laisse seul. Est-ce trop demander ? A croire que les autres sont de plus en plus sourds, je veux cuver mon vin en paix. Foutez-moi la paix ! Bon sang ! C’est la énième fois que la sonnette retentit depuis le matin. Heureusement, Joseph est un bon gardien, je sais qu’il retiendra mes instructions, les respectera et les appliquera à la lettre.

TOC…TOC…TOC…


Je me dirige vers la porte, emportant au passage la bouteille et le tire-bouchon. Une fois devant, je regarde par le judas, ouvre avant de me tourner et rejoins le canapé en vacillant. Il me stoppe et me rattrape de justesse, je voyais, dans un semi brouillard, le sol se rapprocher.

– Merci Bart ; dis-je, peinant à garder les yeux ouverts.

– Boire n’arrangera pas la situation, tu dois arrêter.

– Je n’y arrive pas. A quoi bon ? Fais-je en prenant appui sur Bart pour m’asseoir.

– Tu vas te rendre malade.

– …

– Au fait, lorsque je suis arrivé, la voiture de ta mère était garée devant le portail.

– Que voulait-elle encore, celle-là ?

– Mais te voir, Esdras. Que crois-tu ?

– Je ne veux voir personne, personne !

– Humm.

Il pose son sac, va dans la cuisine, revient avec un sac-poubelle et ramasse les bouteilles. Lorsqu’il a terminé, il m’arrache la bouteille que j’essaie d’ouvrir depuis quelques minutes.

– Ah non, Bart !

– Ça suffit, mec !

– Non, il ne me reste que cela !

– Je trouve que tu en fais trop, trop !

– Qui es-tu pour me juger, toi ?

– Pas besoin de me crier dessus, je suis ton ami. Je suis ton ami, ne l’oublie pas !

– Je suis désolé, mec ; il est mon ami, je me radoucis aussitôt.

– Ce n’est pas grave.

– Merci.

– J’ai essayé de te joindre, le matin.

– …

– Esdras, où étais-tu ?

– …

– Humm…J’espère que tu n’as pas fait ce à quoi je pense ; il a sa voix des mauvais jours.

– …

– Te rends-tu au moins compte de la peine faite à ta mère ?

– …

– Elle a garé devant ton portail et ton gardien a refusé de la laisser entrer.

– …

– J’ai lu sa peine quand elle m’a vu entrer. Elle a dû comprendre que tu avais donné des instructions.

– Bart, mon ami. Comment ? Pourquoi ai-je laissé couler ?

– …

– Comment ai-je pu laisser faire ? Pourquoi ? Comment, Bart ?

– …

– J’ai de la peine à me reconnaitre. Aujourd’hui, je m’en mords les doigts.

– Pourquoi y es-tu allé ?

– J’en avais besoin, répondis-je simplement.

– Pourquoi te faire tant de mal ?

– Je ne sais pas, je ne sais pas ; je pleure à nouveau et n’en ai pas honte.

Il se lève et vient poser la main sur mon épaule, en guise de réconfort ; j’essaie de me retenir, me maitriser, mais n’y arrive pas. Vous me prenez surement pour une mauviette, mais je m’en fous. Quelle grandeur, quelle honneur a-t-on lorsque l’on se trouve au creux de la vague ?

– Ça va aller, tu remonteras la pente.

– …

– Qu’as-tu mangé depuis ce matin ?

– Rien ; je parviens à articuler entre deux sanglots.

– Je vais faire un bouillon de poisson pimenté.

– Tu es maintenant une go (fille, argot camerounais) pour savoir faire un bouillon ?

– Quand Mélodie refuse de cuisiner, je suis obligé de le faire.

– Ok.

– Je vais te chercher un seau, au cas où tu sentirais le besoin de te vider.

– Merci vieux.

– De rien.

Il s’en va et vient poser un seau près de moi. Je crois qu’il est temps que je vous parle de moi, que je vous raconte mon histoire afin que vous puissiez comprendre l’origine de mes tourments.

FLASH-BACK DE DIX ANNÉES

– Minceeeee ! Mais que font-ils encore ?

– Il faut t’asseoir brother (frère), tu vas finir par me donner le tournis ; suggère Bart.

– Cela fait quand même trois quarts d’heure ; je suis impatient.

– C’est normal, ce n’est pas une simple réunion, ce n’est pas une formalité.

– Crois-tu ?

– Mais oui. Calme-toi, elle sera tienne dans quelques jours.

– Hummm.

– Mais dis donc, la strip-teaseuse ne t’a pas raté, hier soir.

– Non, non.

– Vous avez terminé la soirée tous les deux ; insiste-t-il.

– Je vais me marier, j’avais besoin de m’amuser.

– Je trouve que cela a quand même été rapide, tu aurais pu encore attendre deux semaines.

– Ce n’était que l’avant-avant-soirée d’enterrement de ma vie de célibataire, dis-je en souriant.

– Tu es technique ; celle-là, je m’y attendais.

– Ha ha ha ha ha, tu as compris.

Le vrombissement de la voiture de mes parents attire notre attention ; mon cœur se met brusquement en transe. J’entends le gardien ouvrir le portail et quelques minutes plus tard, mon père gare devant le perron. Mes parents et mes deux oncles rentrent, s’asseyent lourdement sur le canapé d’un marron lustré. Barthelemy, alias Bart, et moi, nous regardons. Cela n’augure vraiment rien de bon ; les mines qu’ils arborent ne nous rassurent pas.

– Sabine ! crie ma mère à l’attention de la servante.

– Oui, madame.

– Apporte-nous à boire !

Sabine qui connait déjà les goûts de chacun, apporte rapidement les boissons puis se retire. Les autres boivent, dégustent alors que le suspense est à son comble, je me maitrise à peine.

– Esdras,

– Oui papa.

– La situation n’est pas aussi simple que nous le pensions.

– Pourquoi ?

– Vous allez devoir reporter la cérémonie, s’ils ne trouvent pas de consensus.

– Mais… les cartons d’invitation sont envoyés ; je m’écrie, perplexe.

– Ah oui, c’est cela le problème avec les personnes de ce milieu ; rétorque ma mère en faisant la grimace.

– Maman, le milieu ne définit pas la valeur d’une personne, à mon humble avis…

– Tu le penses vraiment ou souhaites-tu t’en convaincre ? Pourquoi penses-tu qu’elle se soit accrochée et ait tout fait pour se faire épouser ? balance maman, sur un ton sec.

– Bernadette ! gronde papa.

– Quoi ? A quoi pensait-il en voulant entrer dans une famille pareille ?

– Est-ce vraiment la faute de la petite ? demande papa, commençant à perdre patience.

– Ils auraient dû accorder leur violon avant de convenir avec nous d’un rendez-vous ; poursuit maman, imperturbable.

– Là, tu as parfaitement raison… reconnait papa, portant son verre à sa bouche.

– Rodrigue, je n’ai rien compris à la scène de tout à l’heure ; lâche maman en se tournant vers mon oncle.

– Moi non plus. Son oncle et elles nous ont appelés afin de confirmer la date, et aujourd’hui ils nous demandent un moratoire…

– Pour qui nous prend-t-on ?

– Voilà, lorsqu’on vous demande souvent de chercher des femmes de votre classe sociale… continue maman sur un ton acide.

– Maman, je l’ai aimée, elle, et non sa classe sociale…

– Ceci explique cela ; rebondit-elle en se levant.

– Mon fils, comprends aussi ta mère, ce fut assez gênant ; explique papa mollement.

– Vous parlez depuis un moment, je ne comprends rien.

– En fait, mon fils. Voici la situation….

… EDALIE…

– Sniff… snif…

– Il ne faut pas pleurer, cela va s’arranger ; dit maman en me prenant dans ses bras.

– Pour qui me prendront-ils maintenant ?

– Tes oncles vont trouver un moyen, rassure-toi.

– Pour qui nous prendront-ils ? j’insiste, désemparée.

– Ça va aller.

– Je veux mourir, maman, je veux mourir.

– Ne dis pas cela ; gronde-t-elle affectueusement.

– Pourquoi moi ? j’éclate en sanglots.

– …

– Qu’ai-je fait pour mériter cela ?

– Je ne sais pas ce que ton père veut.

– Il fait trainer depuis des mois.

– Humm.

TOC…TOC…TOC…

– Entrez ! j’ordonne, essuyant larmes.


Mon oncle Théodore, alias Theo, passe la tête et nous fait signe ; nous devons le suivre au salon. Martial, l’ainé et mon oncle, accompagnés d’autres cousins du village sont assis autour de l’imposante table en verre du séjour de tonton Martial, le visage fermé, l’heure est grave.

– Les Mve ne veulent discuter qu’avec le père d’Edalie ; lâche tonton Martial.

– Pourquoi ? Ce n’est pas possible, il ne fait pas partie de l’équation ; s’insurge maman.

– Zita, ce n’est pas faute d’avoir essayé ; explique tonton Théo.

– Humm ; fait maman, pensive.

– Le père d’Esdras et ses oncles ne veulent discuter qu’avec le père de notre nièce, répète tonton Martial.

– Ce qui est logique dans un sens puisque notre sœur, Zita, a été dotée et Edalie, reconnue par son père ; continue tonton Théo.

– Mais… Essaie maman.

– Zita, laisse-le finir !

– Il avait versé toute la dot qui lui avait été demandée à l’époque…Quatre pagnes Wax, quatre cartouches de cigarettes, des noix de kola, trois casiers de bière, un sac de morue et des marmites.

– Huhumm… fait tonton Théo.

– Il avait en plus de cela, laissé une enveloppe de 500 000 francs et à l’époque, ce n’était vraiment pas rien ; reconnait-il, mettant l’accent sur cette valeur.

– C’est vrai ; renchérit tonton Théo.

– Ils ont été mariés à la coutume et Edalie que voici, a été conçue, nous savons tous ce qui s’est passé. Il a reconnu sa fille et s’en est occupé jusqu’à ses cinq ans, avant de prendre le large, jugeant que notre fille et sœur n’était pas assez bien pour lui ; termine tonton Martial, amer.

– Il est parti de lui-même, personne ne l’a chassé ; rajoute tonton Théo.

– Je suis d’accord avec toi, il l’a épousée à la coutume et a joué son rôle de père durant cinq ans. Il a rencontré la fille du Conseiller Technique à la Présidence et s’est uni à elle, négligeant son enfant et sa femme ; revient tonton Martial, fixant un point imaginaire au mur.

J’ai été de ceux qui ont vu Zita couler, toucher le fond et se battre pour remonter à la surface. Je n’ose imaginer ce qu’elle a dû ressentir, elle n’avait que 23 ans au moment des faits. Il a démissionné de ses rôles d’époux et père, sans crier gare. Depuis lors, Martin n’a eu de cesse de nous narguer, nous humilier, et ne gravite que dans des hautes sphères où il a fini par trouver sa place.

– Pourquoi est-il revenu ? demande maman, visiblement perturbée.

– Zita, il revendique cette dot. Il prétend que c’est à lui de la prendre ; répond tonton Martial.

– Pourquoi ? Je me suis tuée à la tache toute seule pour élever ma fille… Il n’a pas levé le petit doigt.

– Je sais. Nous aurions pu faire la cérémonie sans lui en toucher mot, mais il a été contacté par l’oncle du fiancé de ta fille. C’est lui qui a appris à Martin que sa fille voulait se marier et de-là, la situation nous a complètement échappé ; tonton Martial n’est pourtant pas défaitiste de nature.

– Nous avons essayé d’arrondir les angles en leur expliquant la situation mais ils ont été plus que clairs : il faut l’aval du père. Nous savons tous que Martin n’hésitera pas à sacrifier le bonheur de sa fille, si cela peut flatter son égo ; repart tonton Théo.

– Les cartons d’invitations sont envoyés ; j’insiste, paniquée.

– Je sais, Edalie ; soupire tonton Martial. J’ai appelé ton père, nous avons convenu d’une date pour discuter.

– Quand ?

– Demain dans l’après-midi ; répond-il en me regardant droit dans les yeux.

– Ok. Pourrais-je y assister ?

– Non, c’est une affaire d’hommes, les femmes n’ont pas voix au chapitre. Assène un de mes oncles, d’une voix tranchante.

Je m’en doutais bien, mais il ne coûte rien d’insister…

– Mais tonton, il s’agit de mon mariage.

– Je sais mais, c’est la tradition, il faut la respecter. Nous allons essayer de négocier et trouver un consensus ; explique-t-il.

– Ok… fais-je déçue.

– C’est tout ce que je tenais à vous dire ; conclut tonton Martial.

– Et la dot ? s’enquiert tonton Théo.

– J’ose espérer qu’elle ne sera pas modifiée.

Il le dit en se levant, n’y croyant pas vraiment.

– Moi aussi ; soupire maman ?

LE LENDEMAIN, A QUATORZE HEURES…

….MARTIAL….

– Bonjour Martin et merci d’avoir accepté que la rencontre se fasse chez toi.

– C’est normal, il s’agit de ma fille ; répond-il tout sourire.

– Nous allons, sans plus attendre, rentrer dans le vif du sujet.

– Je le pense aussi.

– Nous sommes là pour parler du mariage coutumier de notre fille et nièce ; avance Théo.

– A ce propos, je suis vraiment déçu que vous ne m’ayez pas contacté. N’eut été la rigueur du père du fiancé de ma fille, je n’aurais même pas été au courant de ce fait. Relève Martin, contrarié.

– C’est normal ! Depuis 28 ans, tu es inscrit aux abonnés absents en plus d’être un père démissionnaire. A qui la faute ? réplique durement Théo.

– Nous n’avons pas besoin de nous énerver.

– Quoi qu’ait été le passé, j’ai doté Zita et reconnu ma fille, je m’en suis aussi occupé. J’ai le droit de réclamer la dot. J’ai le droit de demander que ce soit moi qui l’accompagne devant le maire et à l’église, je reste son père.

– Le père qu’elle n’a pas vu depuis 28 ans ! assène Théo, visiblement à bout.

– Votre sœur n’est pas exempte de tout reproche ; réplique Martin.

– Martin, si je suis là, c’est pour ma nièce. Quoi qu’ait fait ma sœur, tu aurais pu rester en contact avec ta fille. Tu aurais pu t’en occuper ! Tu es un père irresponsable et un homme lâche !

– Tout de suite les grands mots ; ironise Martin.

– C’est nous qui avons fait de ta fille ce qu’elle est aujourd’hui. Ma sœur a dû trimer, elle a dû faire les ménages pour envoyer la petite à l’école. Il a fallu que nous mettions la main à la pâte pour que cette petite puisse continuer ses études, pendant que les Abanda roulaient sur l’or ; j’ai vraiment du mal à contenir ma colère.

– Si tu ne voulais plus de la femme, pourquoi avoir éjecté la fille ?

– Edalie est une Abanda, l’enfant n’appartient pas seulement au père et à la mère, mais à toute la société. La famille Abanda demande à ce que cette dot leur revienne, c’est logique ! répète Martin, confiant.

– Où était cette famille quand leur enfant manquait du minium ? Où étaient-ils quand elle n’avait pas à manger ? Où étaient-ils quand elle était malade et qu’il fallait trouver de l’argent ? Martin, de qui te fous-tu ?

J’en ai les dents qui se serrent.

– Doucement, on ne crie pas ici ; ose-t-il, placide.

– Pour qui nous prends-tu ? tonne Théo, tapant du pied.

– Mon père, cultivateur de son état, nous a légué une masure sur un lopin de terre à Obala. Nous nous sommes concertés et avons convenu de la vendre, afin de faire partir la petite aux États-Unis après qu’elle se soit débrouillée pour obtenir la Green Card ; dis-je, nostalgique.

– Maintenant qu’elle est infirmière, tu viens avec tes grands sabots, tout réclamer ! Mais de quel droit ?

– Si ce n’est que cela, comptabilisez tout et je vous rembourse de suite, je rajouterai même une plus-value pour la dévaluation ; annonce Martin en dégainant son chéquier.

– Nous insulterais-tu ? Nous ne l’avons pas fait pour de l’argent ! s’emporte Théo.

– Nous sommes donc d’accord ; rebondit-il égal à lui-même.

– Edalie ne souhaite pas que tu participes à tout ce qui a trait à son mariage ; je lâche fièrement.

– Qu’elle vienne me le dire elle-même… Et de toutes les façons, elle n’a pas droit à la parole à ce niveau.

– N’éprouves-tu aucune honte ? Ta fille est aujourd’hui infirmière à Houston. Nous nous sommes battus pour qu’elle s’en aille, elle a réussi et tu veux recueillir les fruits ?

J’avoue être étonné par son aplomb.

– C’est le rôle de la famille à ce que je sache ; répond-il sans gêne.

– Le but de notre visite serait surtout de faciliter la procédure, afin qu’ils puissent se marier… Comme tu le sais, les bans ont déjà été publiés ; embraie Théo pour aller au sujet principal.

– Nous sommes aussi venus parler de la dot de Zita. Nous consentons à te la rendre malgré le fait que ce soit toi qui aies quitté le domicile conjugal ; j’explique, espérant le ramener à la raison.

– Ai-je renié ma fille ? Non ! Vous ai-je dit que je n’en voulais plus ? Non ! Je ne reprendrais donc pas cette dot. Moi, Martin, je n’ai pas besoin de la dot de Zita.

– Que veux-tu vraiment ?

– La dot de ma fille !

– Nous pouvons fendre la poire en deux et t’en donner la moitié.

– A ce sujet, les beaux-parents de ma fille m’ont transmis la liste que vous leur avez remise. J’en ai fait une estimation, elle serait de 800 000 francs…

– Et ?

Je suis impatient de connaitre la suite.

– J’ai trouvé que vous avez été mous ; grimace-t-il. J’ai donc pris la liberté de consulter ma famille… nous avons fait une nouvelle liste et l’avons rajoutée à la vôtre. Le total des listes après estimation serait de 4 800 000 francs.

– C’est trop ! Je m’exclame en me levant.

– La famille paternelle de son futur mari en a les moyens ; réplique-t-il simplement.

– Nous ne souhaitons pas vendre Edalie ; rugit Théo. Nous ne le faisons pas dans la famille.

– Dans votre famille, oui, mais c’est une ABANDA ! C’est ma fille !

– Pourquoi es-tu aussi méchant ? Le bonheur de ta fille ne t’intéresse-t-il pas ? s’indigne Théo.

– Nous avons par ailleurs demandé une enveloppe de six millions de francs et la dernière condition serait d’avoir les 60% de la dot et de l’enveloppe.

– C’est hors de question !

– C’est non-négociable ou elle ne se mariera pas. Vous avez deux jours pour réfléchir ; menace Martin en se levant, mettant ainsi fin à notre entretien. 

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