PREFACE
Les lettres n’ont de cesse de s’inviter dans notre intimité, notre vie quotidienne, arborant divers oripeaux. Pour le poète Robert Louis Stevenson, « la littérature n’est rien d’autre que l’ombre d’une conversation ».
A travers ses codes qui lui confèrent la légitimité, elle devient un puissant moyen d’expression. L’auteur revendique la collusion, ce lien inexprimable entre l’imaginaire, le monde onirique, la pensée, les mots et l’écrit, corollaire de la parole. Il parcourt les sillons de sa psyché, fait usage du phrasé, livre sa vérité, en se confessant, dénonçant, narrant, et s’octroie le droit d’outre-passer règles et ordre préétabli.
Paradoxalement, cet ordre s’apparente à un libertinage et un chaos des plus ordonnés, et permet in fine, à tout auteur, rêveur, de s’absoudre de toute convention, de confirmer son unicité dans la diversité et de réaffirmer sa volonté de demeurer un esprit libre.
La liberté, cette notion subjective et essentielle à tout être, s’est invitée au fil du temps dans la littérature, et élève la plume de l’écrivain. Des concepts nouveaux tel l’écriture en duo ou collectif, fleurissent.
LES LIONNES présente une particularité, celle d’être un sonnet à quatre mains et représente un défi en termes de fusion, adhésion, cohésion d’esprits et fluidité de la plume. Le cas échéant, les mots sont hésitants quel qu’en soit l’auteur, et les styles distincts mais pas opposés. Logiquement, le rythme, la tonalité et la fluidité du texte en sont impactés, même si la quintessence et la profondeur des messages ont été sublimées par la capacité à transmettre l’émotion. Michel FOTSING et Julian MAKOLLE, jeune auteurs, font partie des plumes engagées à l’encre surprenante et prometteuse.
Les auteurs, dans cette œuvre, assument leur histoire (origine et culture), celle de l’Afrique en pleine mutation. Une description du mode de vie de l’homme noir, des relations avec son environnement, et de sa volonté de s’affranchir des codes et dictats occidentaux, est faite.
Par diverses figures de style et syllogismes, Michel FOTSING et Juliane MAKOLLE réussissent à construire l’intrigue autour de diverses symboliques. Désireux de se démarquer de leurs pairs, ils ne se limitent pas au questionnement ou à la critique, et se constituent en véritables forces de propositions.
Il apparait une réelle motivation pour casser les codes établis par les premiers « fossoyeurs » de la culture et littérature négro-africaine, héritage de la colonisation. Les auteurs, contrairement à Leopold Sedar Senghor, pensent que l’émotion n’est pas nécessairement pierre d’achoppement de la raison, mais pourrait être un préalable de sa construction.
Au cours de cette aventure riche en rebondissements, tout être, malgré les vicissitudes de la vie, connaitrait ce regain d’espoir et cette hargne de faire des pierres et ronces jalonnant son parcours, une force, devenant un (e) lion (ne).
LES LIONNES, des tranches de vie où réussir est synonyme de pugnacité, humilité, solidarité et opportunité.
SAMBA Saphir alias Essingan MEBALA
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