ENTREE DE JOSEPHINE BAKER au PANTHEON

Le sol a une mémoire, ce qui n’est point un attrape-nigaud, est une vérité immuable.

Je me souviens avec émotion de la décharge électrique ressentie, cet été 2007, en rentrant dans son intimité.

La mélancolie mêlée à de la fierté, étaient à son paroxysme. Difficile était-il, de ne pas frissonner en posant les mains sur la pierre chaude ayant vécu et assisté à bien d’enchantements et désenchantements de cette femme.

La pureté des sentiments et l’amour qu’elle avait de l’humain, étaient palpables et nous prenait aux tripes.

Avec humilité et gratitude, j’ai violé son intimité, la remerciant d’avoir fait don de sa personne et de son humanité à la postérité.

Oui, hormis mes parents qui sont mes héros, morts ou vivants, mes demi-dieux sur terre, cette femme a excité ma curiosité et m’a poussée à faire une incursion dans son antre.

Je conseillerais à tous ceux qui iront visiter le Château des Milandes, à Castelnaud, dans le Perigord en Dordogne, d’observer une minute de silence avant de commencer la visite, de poser la main sur le sol ou sur une des pierres de ce ravissant édifice historique et fermer les yeux.

Laissez l’émotion vous envahir, laissez le temps vous ramener dans le passé et parcourez l’histoire à travers les yeux de cette ravissante femme.

Laissez l’émotion atteindre son paroxysme et suinter dans votre être.

Ressentez les peines, les douleurs, les joies et les doutes de Freda Josephine, cette courageuse et ravissante femme noire.

Au cours de la visite, impossible de ne pas ne pas rendre hommage à sa malice, son sens du devoir, de l’abnégation, son humanisme et surtout, son courage à combattre nazisme et racisme à sa manière et en ce temps, pour une femme noire.

Freda Josephine Mc Donald alias Josephine BAKER, en parcourant les sillons de son sanctuaire avec vous, murmurant de temps à autres, aux creux de vos oreilles, soufflant sur votre nuque ou effleurant votre peau au détour d’une alcôve, d’un donjon ou d’une tourelle, vous oblige à observer des pauses, rythmés des minutes ou instants de silence.

Difficile est-il, de ne pas ressentir l’émotion communiquée par le papier glacé ou les objets ayant appartenus à la concernée.

Rares sont les personnes ayant réussi à m’émouvoir et me toucher jusqu’au tréfond de mon âme.

Rares sont les personnes ayant réussi à ouvrir une brèche en moi et provoquer une introspection et surtout, faire remonter une question, une question qui me taraudera l’esprit, des jours voire des semaines durant :

« Elle a marqué l’histoire, apporte une pierre à l’édifice et toi, que laisseras-tu à la postérité ? »

Rares sont les personnes ayant réussi à créer un ras de marée en moi et m’ont obligée à faire face à ce maelstrom d’émotions.

Derrière cette façade de paillettes, de luxe et respect apparent, j’y ai vu, le courage, la force et la témérité d’une femme noire en quête d’amour, en phases de déconstruction et reconstruction permanentes…Son château reste et demeure, au fond de moi, une ODE à L’AMOUR pour l’humain.

Dire qu’elle était avant-gardiste, serait-il abusif ? Je ne sais pas et à mon humble avis, je pense qu’à sa manière, elle a été un symbole de l’unicité dans la diversité.

Elle a pu, par son parcours atypique et son talent, montré et démontré que l’artiste quelle qu’en soit la couleur, son niveau social, son histoire et ses blessures, cristallise beauté et laideur de la société, l’abysse et l’Eden de la société.

Comme les paragraphes et sillons d’un livre, pour mieux ressentir les émotions, je vous conseillerais humblement de rentrer dans le sanctuaire de Frida avec une âme d’enfant et d’en ressortir avec celle d’un adulte.

La famille arc-en-ciel, qui reste d’actualité et pierre d’achoppement de toute société actuelle et moderne, suscite beaucoup de questions.

Comme disait Lavoisier, « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme », les thématiques soulevées par l’histoire de Josephine Baker restent d’actualité : Woke, feminisme, racisme, l’adoption, les nouveaux modèles familiaux et autres.

L’humaine, femme et mère que je suis, tout comme Diogène, reprend sa lampe et continue son pèlerinage vers la connaissance. Merci tout de même, pour l’entrée de Freda Josephine McDonald au Panthéon, ce jour, 30/11/2021, même si c’est une gratitude/reconnaissance à demi-teinte…QUID des NOTRES ?

Essingan MEBALA alias SAMBA Saphir

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