Comme tout être humain, j’ai pour ainsi dire l’habitude de faire une halte afin de regarder au fond de moi. Vous savez, cet exercice de haute voltige auquel aiment se livrer ceux qui cherchent sans jamais rien trouver, ceux qui espèrent tant trouver la vérité.
Eh bien, c’est avec effroi que je me rends compte que je ne sais vraiment rien. Il est parfois navrant voire effarant de constater qu’après introspection (ce qui reste encore à vérifier) que j’ai perdu du temps, de l’énergie et de l’estime de ma personne.
Faire un bilan s’avère nécessaire et même là, je me sens encore vide. Je vais ouvrir un livre, essayant de déceler les mystères et cerner d’une part l’auteur et de l’autre part, faire la rencontre de la connaissance. Le constat est des plus amers, je ne sais rien.
Je me compare souvent à un enfant qui vient de naître, découvre le monde avec des yeux nouveaux, pour la première fois. C’est effrayant voire déstabilisant mais il faut bien passer par là.
J’ai longtemps cru que la curiosité se limitait à parcourir le monde des mots, lire, lire et encore lire les autres afin de s’abreuver de leurs chaines de mots car apprendre des autres et surtout savoir faire preuve d’humilité, est le début de cette magie. J’ai longtemps cru que je pouvais l’effleurer mais ai dû faire face à cette désillusion, la connaissance, l’on court perpétuellement après.
C’est là qu’elle intervient, jumelle et confidente de la connaissance, me prouvant que je suis une aveugle aux yeux sains dans un monde baignant dans des lumières phosphorescentes ; c’est inouï.
Dans mon esprit, s’impose l’image de Diogène et sa lampe, je découvre que je suis vraiment une tête vide. Ma quête est et sera éternellement sans fin, j’aurais beau engranger mais que vais-je vraiment engranger ?
La vérité sachant qu’elle est illusion….Des bribes mais des bribes de quoi ? Je vais sans doute m’arrêter là et prendre ma lampe, le chemin est encore long et sinueux.
SAMBA SAPHIR