ADOPTION en AFrique : fait culturel ou sociétal ?

Après avoir embêté le Très-Haut et m’être débarrassée des dossiers qui traînaient, j’ai souhaité non pas déverser ma bile mais laisser ma plume caresser le papier ou mieux, mes doigts danser avec allégresse sur le clavier.

A cet instant, je me pose des questions concernant l’ADOPTION en AFRIQUE.

Je suis abasourdie voire perplexe lorsque j’entends parler de la légendaire solidarité africaine.

Au vue de la facilité avec laquelle, la technologie s’est invitée dans les relations humaines jusqu’à les insensibiliser, mes interrogations se porteraient surtout sur ce que nous appelons aujourd’hui, solidarité africaine.

Nous nous targuons aujourd’hui d’être solidaire, nous AFRICAINS, je suis dubitative voire ahurie.

J’ai coutume de dire que nos traditions ont des bons comme des mauvais côtés et qu’il faudrait en faire évoluer certains afin de remettre l’Homme au centre des considérations ; ce qui ne serait pas synonyme de désaveu ou d’échec mais plutôt d’amélioration continue.

A l’époque de nos aïeux, le prêt/ don d’enfants entre sœurs ou parentes, était courant. Pour les profanes, lorsqu’une femme n’enfantait pas ou avait du mal à enfanter, sa sœur/parente qui était fertile et qui n’avait pas les moyens de subvenir aux besoins de ses enfants, lui en « donnait » un. Les règles et us, étaient fixés afin de préserver l’enfant et optimiser son développement liberté était donnée aux parents de lui révéler le secret de polichinelle au moment opportun.

Il était aussi courant d’arriver dans une cour grouillant d’enfants avec au centre, une femme s’en occupant. Très souvent, la femme au centre de toutes les marques d’attentions et d’amour, ne pouvait donner la vie mais distillait avec félicité, de l’amour.

Oui, mesdames et messieurs, toi qui me lis, nos enfants ne sont pas seulement ceux que nous enfantons. Pour les plus sceptiques, je vous invite à revenir à nos traditions, précisément lors des cérémonies.

Pour un mariage, après avoir présenté l’heureux élu(e) aux parents, l’on invite souvent le couple à se présenter à la communauté parce que l’enfant n’appartient pas seulement à la famille nucléaire. Lors d’un décès, avant toute cérémonie funéraire, l’on demande des comptes aux proches du défunt parce l’homme ne saurait s’affranchir dans une moindre mesure de la société —– L’on quitte la dimension d’individu pour celle de communauté en d’autres termes, l’on ne s’appartient plus.

Pour en revenir au sujet du jour, je suis peinée en entendant une femme pleurer et hurler son désespoir en levant les mains au ciel : son ventre reste étonnement plat et son mariage bat de l’aile depuis des années.

Certains diront que j’ai un cœur de pierre mais comment rester insensible à l’égoïsme de l’humain ?

Serait-il plus facile pour l’humain de lever les mains vers le ciel et demander l’impossible au Très-Haut ?

Comment peut-on pleurer durant des décennies le fait que l’on n’arrive pas à enfanter, permettre à son homme de pérenniser son nom et avoir le bonheur d’être père alors que des enfants ne demandant qu’à être aimés, nous en voyons tous les jours ?

Je n’ai pas pour habitude et n’aime pas m’appuyer sur la bible ou autre « livre Saint » pour illustrer mes propos mais puisque c’est ce que la majorité tend à comprendre, j’y suis obligée. Les fervents croyants ou des athés conscients de l’existence d’un être suprême, savent que l’Univers multiplie au centuple et nous renvoie ce que nous lui donnons ou mieux, faire du bien à son prochain, revient à faire du bien au Seigneur ; pour les sceptiques, une autre forme de Karma.

Nos orphelinats regorgent d’enfants ne demandant qu’à donner et recevoir de l’amour. Certains enfants sont brisés par les vicissitudes de la vie, ont des douleurs et des souffrances collées au corps qui cicatriseraient pour la plupart, avec un peu d’amour.

Comment rester insensible lorsqu’une femme ayant du mal à enfanter depuis des décennies est farouchement contre l’adoption ou le don d’ovocytes ?

Mesdames et messieurs, toi qui me lis, comment espérer que le Très-Haut puisse se montrer magnanime et généreux envers toi alors que tu es si égoïste envers ton prochain, envers ceux que tu côtoies, envers des innocents ?

Sais-tu que nous avons tous un devoir de vérité envers ses enfants ?

Combien de fois as-tu aidé ton prochain sans rien attendre en retour ?

Combien de fois as-tu mis les pieds dans un orphelinat ?

Combien de fois as-tu regardé les yeux d’un orphelin et t’es dit que tu pourrais t’en occupé ?

Sais-tu combien de femmes ont enfanté après s’être occupées d’un enfant ?

Sais-tu que s’occuper d’un enfant requiert don de soi et dépassement de sa personne ?

Comment recevoir alors que ta mère est fermée ?

Tu pleures, t’uses les genoux, vas chez les charlatans boire toutes les potions possibles et fais le tour des hôpitaux à la recherche de bébés alors que des orphelinats, tu en vois tous les jours. Ma sœur, mon frère, qu’as-tu fait pour les enfants vivants dans ton périmètre d’action ?

Notre enfant n’est pas seulement celui que nous partons. Le parent n’est pas seulement celui qui accouche, donne la vie mais aussi celui qui entretient un enfant, qui essuie ses larmes en cas de bobos, qui veille lorsqu’il est malade, qui le guide sur le chemin de la vie, qui l’aide à faire des choix, le redresse, le punit lorsqu’il le faut, le prend dans ses prends et sait lui montrer son amour.

Si enfanter faisait de nous des supers parents, les folles ou simples d’esprits en seraient aussi.

Nous, AFRICAINS, sommes si individualistes et gagnerions mieux à faire du collectivisme, notre crédo. Nous nous targuons d’être SOLIDAIRE mais sommes si égoïstes voire insensible envers les désœuvrés et nécessiteux.

Avant de ranger ma plume, il ne serait pas judicieux de montrer du doigt l’individu alors que la société africaine est tellement passive en ce qui concerne l’adoption. Il serait important de penser à la culture de l’adoption en Afrique, de la vulgariser afin de permettre à tous de prétendre au bonheur.

Avant de compter sur l’Etat, il serait bien d’accomplir notre devoir de citoyen dans notre sphère d’influence.

Essingan Mebala alias SAMBA SAMBA Saphir

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