« C’est vous qui faites croire aux célibataires, qu’elles ne valent rien. »
« Quand c’est bon, est-ce que tu nous dis ? »
« Tu as d’abord fait quoi ? »
« Il faut la version du mari, d’abord »
« Tu fais la vidéo et tu es encore chez lui ? »
« Je suis sure que c’est l’argent qui te retient chez lui »
« Pourquoi a-t-elle besoin de venir avec cela sur le net. Une vraie femme sait protéger son mari. »
« Et tu as supporté 5 ans, surement l’argent t’a retenu. »
Voici un inventaire des commentaires sur une célèbre page camerounaise, après diffusion de l’épouse du monsieur qui semblerait etre le directeur de la division sponsoring de SOLIBRA.
En lisant ces commentaires, ce matin, j’ai été choquée et ai pensé qu’une « célébrissime » coach récemment déclaré que les célibataires ou celles qui ne sont pas mariées, n’ont pas légitimité à évoquer des soucis de femmes mariées.
Humm…
A chaque fois que je crois que l’Homme a touché le fond, il réussit à me surprendre.
Se taire n’est pas une tare, c’est aligner des inepties qui l’est, à mon humble avis.
Ceux qui me suivent depuis 2013, savent que j’ai commencé à écrire sur facebok, avant de commencer à publier.
Vous savez l’amour que j’ai pour les femmes en général et la femme africaine, en particulier. Vous savez combien j’aime châtier, houspiller, conseiller et surtout, sensibiliser.
- Après publication d’un de mes romans, « D’amour ou d’espoir », une lectrice m’a contacté en messagerie privé car sa tante, mariée, vivait dans un foyer toxique avec un homme violent depuis décennies.
Malgré les multiples assises familiales et conseils des amies, sœurs et mamans, elle ne pouvait se résoudre à quitter son foyer car disait-elle, son mari changerait.
Malgré les bleus, ecchymoses, lacérations et bastonnades, elle soutenait mordicus que son époux changerait.
J’ai écouté religieusement écouté la lectrice et lui ai suggéré de transmettre à sa tante, une copie PDF, gratuitement, de mon roman puisqu’il avait été publié sur Amazon ; elle a accepté sans vraiment y croire.
Un mois après, elle me rappelle et fait comprendre que sa tante avait quitté le mariage, prenant tous au dépourvu.
La tante, la concernée, m’a envoyée un message plus tard, elle disait clairement avoir eu besoin d’un électro-choc pour comprendre que ce qu’elle vivait n’était plus de l’amour mais la dépendance émotionnelle mêlée à un syndrome de Stockholm.
Selon la concernée, cela a commencé par de violences verbales, une insulte, un mot méchant, puis une gifle et enfin, une pluie de coups après qu’il ait levé le coude.
Elle disait pardonné par amour, surtout qu’il s’excusait, à genoux, en pleurant, offrant des cadeaux et surtout, lui demandant de se remémorer le « bon vieux temps ».
Après, les excuses ont cessé et a commencé le processus de « reformatation », il fallait la briser émotionnellement en l’isolant de tous et la modeler comme il le souhaitait.
Au début, quand elle se rebellai, il disait clairement qu’elle pouvait partir mais devait lui laisser ses enfants.
Une fois, la base construite, il s’est mis à la battre devant ses enfants, l’humilier, la rabaisser en disant à ses fils que c’est ainsi qu’un vrai homme traite une femme.
Ayant des enfants en bas âge, elle a supporté parce qu’ayant peur de laisser partir et qu’il ne violente les enfants ; c’est elle qui était le défouloir de son époux, en toutes circonstances.
Une fois, elle a décidé de porter plainte, les agents chargés de recueillir la plainte, lui ont rit au nez et appelé son époux, devant elle ; elle a gentiment été prié de rejoindre le domicile conjugal.
Elle a supporté cette situation durant 20 longues années, elle quitte enfin de mariage, brisée et incapable d’aimer à nouveau durant des années et peut-être pour le restant de ce sa vie.

2Je vais évoquer, pour la suite, une de mes tantes mariée à un général durant des années. Elle s’est mariée très jeune et a subi durant 22 ans, mariée à 23 ans.
C’est un homme craint et respecté du pays (Cameroun) et très gentil, d’apparence. Personne à part ses hommes de main et la famille proche, ne pouvait imaginer qu’il battait régulièrement sa femme.
Elle demande le divorce à 45 ans et l’obtient après 3 ans, malgré les menaces, les filatures, chantages et autres.
Elle se décide à partir quand les ainés, les garçons demandent à leur mère de quitter le mariage et préférer la paix parce qu’il n’y avait plus personne à protéger, qu’elle avait fait l’essentiel et n’est pas la Sainte Vierge Marie.
Ses garcons se confient à elle, elle se rend compte du mal fait à ses enfants « par amour » car l’un a reproduit le schéma du papa, l’un est incapable de battre une femme et la respecte profondément, l’une des filles croit qu’aimer rime avec violence et l’autre, a une peur bleue de l’Homme.
Elle réalise avec effroi, avoir construit des handicapés de l’amour et les séquelles, ils les porteront à vie.
Ma tante, cette tante disait clairement si c’était à refaire, je ne le referais pas et ne supporterais pas.
Elle se souvient du comportement de la société et la famille, le jour où elle a annonce son intention de divorcer :
« Une vieille femme comme toi, divorcée à 45 ans, supporte, c’est pour le meilleurs et le pire. »
« à 45 ans, qui voudra encore de toi, tu es finie. »
« Si tu as supporté durant 22 ans, tu peux encore supporter. »
« La tradition ne connait pas le divorce, où mets-tu l’honneur de la famille ? »
Avec le soutien de ces enfants, elle a tout enduré. Ses ont été obligés de prendre position et intervenir afin de recadrer leur père, de temps à autres.
Elle obtient le divorce à 48 ans et se remarie à 54 ans. Aujourd’hui, elle est heureuse. L’homme s’est remarié un an après le divorce.
Il était important, pour moi, de faire entendre ma voix et faire comprendre aux sœurs, jeunes et moins jeunes, que le mariage n’est pas ne fin en soi, la vitesse ou une question de concurrence.
Etre une catherinette, n’est pas un péché. Il est mieux d’être célibataire, avoir la paix de l’esprit, vivre dignement et attendre le compagnon idéal, celui qui est accommodant ; j’insiste sur accommodant parce la perfection est une utopie.
J’invite les uns et les autres, surtout les africains, à se documenter, faire des recherches sur le syndrome de Stockholm et la dépression.
Les femmes ne restent pas toujours dans des mariages toxiques à cause de l’argent mais parce qu’elles ne savent pas aimer ou croient, à tort, qu’elles protègent leurs enfants.
Celles qui restent, généralement, le font parce qu’elles ne savent où aller, n’ont aucune épargne ou ont peur du regard de la société.
Pour en revenir à l’épouse du monsieur de SOLIBRA, son geste est à saluer car dénoncer revient déjà à s’humilier, se faire violence et se « dénuder », c’est un cri du cœur, un appel à l’aide.
Que fait-elle encore chez le monsieur ?….Tant qu’il n’y a pas séparation de corps officiel ou intervention des personnes assermentés en la matière, elle ne peut quitter son foyer.