IMPORTANCE MATRICIELLE DU PLACENTA

Chez les Bantu et particulièrement, Beti, peuple dont je suis issue, la matrice est d’une importance capitale car constitue la pierre angulaire de la société.

1) Au départ, est la pensée, carrefour de l’esprit, la chair, l’âme et autres. Elle est aussi un élément clé du passage d’une dimension à l’autre. La nature de nos pensées permet de concentrer différents types d’énergies ayant un impact immédiat et important sur l’univers car voyez-vous, tout ce qui est envoyé dans l’univers est multiplié au centuple avant de nous revenir.
Les mots dépassent la pensée et sont formulés, la pensée devient parole. Ce sont ces mots qui peuvent soit maudire soit bénir.
Souvenez-vous, il est souvent demandé aux matrices, aux mamans de faire attention aux mots qu’elles envoient à leur progéniture car sans le savoir et/ou s’en rendre compte, elles peuvent sceller l’avenir/destin de leur rejeton.
Je prendrais un autre exemple pour illustrer mes propos, en Afrique, le nom, emprunt de mots ou formé avec des mots, est important. Généralement, lorsqu’on veut donner le nom à un enfant, l’on fait attention à celui qui porte originellement ce nom parce que mort ou vivant, l’enfant récupère une partie de l’âme, une partie du caractère de son homonyme ; l’on touche même de façon limitée à la notion de réincarnation.
Le dernier exemple, certains savent que les esprits existent et vivent parmi nous. Pour échanger avec eux, il est demandé de maitriser 5 noms des aïeux de la famille paternelle et 4 noms des aïeux de la famille maternelle. L’on insiste sur e les noms parce que changer l’ordre des noms revient à changer de personne. L’on peut interchanger des noms lorsqu’on invoque la personne et se retrouver avec un esprit belliqueux, un esprit qui ne soit pas bienvenue.

2) Parlons de la MATRICE…
Une matrice par essence est une personne vectrice de la vie, une personne qui préserve la vie. Elle peut se présenter sous diverses formes telles physique, spirituelle (un égrégore).
Une matrice n’est pas forcement celle qui donne la vie biologiquement, physiquement mais son pouvoir s’en trouve renforcé lorsque le sang y est mêlé.
Le sang, la rosée humaine est un liquide, une essence puissante dans les mondes physique, mystique et autres. A travers le sang, le lien entre plusieurs individus est puissant et indestructible.
Le placenta est un « organe » important car il abrite non seulement le bébé mais est aussi le siège et le lien entre la mère et l’enfant. Une personne malintentionnée, peut si elle le souhaite, jeter un puissant sort afin de bloquer la fécondité de la maman ou encore envouter la maman et le bébé, afin de les garder sous sa coupe.
Le pire, à travers le placenta, l’on peut contrôler le bébé et les enfants à venir. L’on peut unir les esprits du bébé et de la maman à des entités appartenant à d’autres mondes.
Le travail est d’autant plus facilité lorsque c’est une personne qui les livre, « de l’intérieur ». Dans le cas d’une jeune accouchée, c’est le papa qui est mieux placé pour ce travail. Le sang qui vient du ventre de la maman, ce sang que l’on qualifie de sale, a une telle concentration d’énergie qu’il est prisé par les occultistes.
Plus un être vivant est pur, il n’a pas encore de péché, plus son âme a de l’importante et son sang est un élixir de vie ; corrompre son âme est d’autant plus facile.
Vous êtes-vous déjà posé la question de savoir pourquoi l’on baptise rapidement les nourrissons ?
Vous êtes-vous déjà posé la question de savoir pourquoi les enfants, tant qu’ils ne parlent pas, sont en contact avec les ancêtres et les voient ?
N’oublions pas que les occultistes raffolent du placenta qu’ils vont soit consommer nature soit cuisiner ; il contient une énergie et une puissance phénoménales.
Dans le même registre, je vais vous parler de « l’eau chaude » faite aux jeunes accouchées. L’on recommande souvent à la maman de la fille de s’en occuper par précaution car elle ne peut vouloir du mal à son enfant et donc, l’intention de recueillir le sang taxé d’impur pour faire du mal à sa descendance.
Généralement, après une séance d’eau chaude, la maman nettoie toute trace de sang et purifie le milieu avec du sel de mer ou du sel béni. Faire l’eau chaude à la jeune accouchée permet de faciliter la descente du « mauvais sang », permettre de tonifier et resserrer les muscles du périnée mais aussi purifier la jeune accouchée.
En occident, le placenta est utilisé pour des expériences scientifiques. Des produits sont testés car les cellules placentaires sont jeunes, plus réactives et malléables. Le choix est aussi motivé par la régénérescence accrue desdites cellules.

3) PLACENTA CHEZ LES BETI…
Chez les Beti, le placenta est remis au mari, s’il le demande, lorsque le mariage coutumier a eu lieu parce que mariés devant, les ancêtres et les hommes, ils forment déjà UN.
Par le mariage coutumier, les époux ont accepté, partagé et tisser un lien spirituel.
En se mariant, si dans la famille de l’un des époux, les totems existent et sont activés, ils protègent automatiquement l’autre partenaire ; dans le cas où ils ont pour rôle de protéger.
Dans le cas où le totem est actif et que les gardiens ont refusé leur mission où sont incapables de le maitriser, il peut dévier, réclamer du sang ou survivre au travers de certaines pratiques. Ici toutes les générations et même les futures, en sont impactées.
Oui, le mariage ne se limite pas à doter mais l’aspect spirituel prime. Vous comprendrez pourquoi chez les Beti, tant que la femme n’a pas été dotée, le placenta est automatiquement remis à la maman de la jeune fille qui va soit l’enterrer soit l’incinérer.
Le toquer à la porte, n’est pas un gage d’union mais une simple présentation de l’homme ; il a encore le droit de se désister ou se dédire. Au moins, l’honneur de la jeune fille est sauvé et la filiation du nouveau-né, connue.
Je tiens à rappeler que les us et coutumes, ne sont pas communs à tous les peuples. Certaines sociétés sont matriarcales et d’autres, patriarcales, ce qui est non-négligeable.